Saint-Etienne

Histoire

Depuis le 4 décembre 1881, l’agglomération stéphanoise vit au rythme du tramway. Le réseau à voie métrique, desservant l’important bassin minier, n’a pas échappé à la vague de contraction survenue après la guerre, et à l’introduction des trolleybus. Cependant une ligne a survécu : la ligne 4 Bellevue – Terrasse. Irriguant la grande rue, longue artère rectiligne de 5 km, l’emploi de véhicules routiers dans les parties les plus étroites aurait conduit à dissocier fortement les itinéraires allers et retours. D’autre part, l’important trafic ne pouvait être assuré par un mode routier. C’est ainsi qu’en 1958, les motrices PCC renouvelèrent le parc de la ligne 4 en apportant confort, modernité et performance. Construite sous licence belge à Strasbourg, on rappellera pour l’anecdote que le maire de Strasbourg refusa tout essai des PCC stéphanoises sur les dernières lignes de sa ville, ce qui aurait entrouvert l’espoir de sauver une partie du réseau.

Saint-Etienne allait donc à contre-courant en démontrant qu’un tramway moderne pouvait assurer un meilleur service que les autobus. Pendant les heures les plus sombres du transport public en France, Saint-Etienne décidait de créer une première section en site propre pour accélérer la vitesse des tramways. En 1982, pour renforcer le service, cinq motrices articulées PCC sont acquises. Le parc de motrices simples est rénové, une motrice bénéfice d’un restylage censé rapprocher l’esthétique des PCC des nouvelles motrices nantaises.

La ligne 4 a bénéficié de deux extensions : en 1983 de Bellevue à Solaure ; en 1991 de La Terrasse à l’hôpital nord. Cette année-là fut également marquée par l’arrivée de la relève : la première des 15 motrices Vevey-Alstom était engagée. En 1998, la deuxième série, de 20 motrices, permettait de retirer du service les PCC, dont une fut préservée par l’AMTUIR, une par le musée des transports de la région stéphanoise, et une par la STAS comme voiture de service.

Saint-Etienne Métropole décidait également d’engager la construction d’une nouvelle section de tramways entre la place du Peuple et la gare Châteaucreux. Dans le centre-ville, la rénovation avait permis de développer les sites protégés et les stations sécurisant les échanges de voyageurs. La vitesse commerciale avait ainsi pu progresser. Pour achever l’opération, restait la section Place du Peuple – Place Anatole France. Un itinéraire de dédoublement était créé par le cours Victor Hugo, utilisé dans le sens nord-sud. Le 9 octobre 2006, la nouvelle section était mise en service.

Le réseau

Depuis le 30 Aout 2010, la re-numérotation des lignes fait apparaitre 3 lignes distinctes :
T1 - Solaure - Hôpital Nord (ex ligne 4)
T2 - Chateaucreux - Terrasse (Hôpital Nord les dimanches) (ex ligne 5)
T3 - Chateaucreux - Bellevue (Solaure les dimanches) (ex ligne 5)

Cette disposition permet d’exploiter avec 32 des 35 rames Vevey-Alstom un réseau intégré où chaque mission est cadencée à la fréquence de 6 minutes.

Le matériel roulant

Dérivées des rames Genevoises, trente-cinq motrices Alstom – Vevey desservent les lignes 4 et 5. La première série de quinze rames (901-915) est arrivée en 1991. Dotées de portes à quatre vantaux pliants et d’une perche, la modernisation des installations électriques permit l’implantation d’un pantographe après le retrait des PCC et la livraison en 1998 de la deuxième tranche de vingt rames (916-935).

Ces motrices articulées reposent sur trois bogies mais la caisse avant prend appui sur deux bogies pour respecter la charge à l’essieu admissible sur le réseau : il s’agit donc d’une formation motrice + remorque.

Perspectives

Il fut un temps envisagé de créer une troisième ligne partant de la ligne 4 pour rejoindre le quartier de La Métare par le cours Fauriel. L’option semble désormais écartée au profit du retour des trolleybus sur la ligne 6. En revanche, il n’est pas à exclure que la ligne 5 bénéficie d’un prolongement au nord de la gare Châteaucreux.

La ligne 5 et la section Peuple – Anatole France a été modernisée en dotant la voie de traverses, noyées dans la chaussée, prédisposée pour l’implantation d’un troisième rail si le tram-train à voie normale entre Firminy et le centre de Saint-Etienne était concrétisé, mais ce projet a été abandonné.

Des rumeurs font état de modifications possibles des lignes :

T1 Ne partirait plus de Solaure, mais de Bellevue, pour une ligne Bellevue - Hopital Nord
T2 Irait à Hopital - Nord au lieu de Terrasse (Chateaucreux - Hopital Nord)
T3 Irait desservir Solaure pour compenser la reduction de la ligne T1. (Chateaucreux - Terrasse).

Cette disposition permettrait de ré-équilibrer le trafic car depuis la fermeture de l'Hopital de Bellevue au profit de l'Hopital Nord, le nombre de voyageurs s'est accru sur le Nord et a réduit sur le Sud, ceci avec le même nombre de véhicules. En contrepartie, il faudrait aménager le terminus de l'Hopital Nord de façon à ce que les rames de T1 et T2 puissent se doubler en cas de retard sur l'une des deux lignes.

Propositions

Si l’extension de la ligne 5 au nord de Châteaucreux est concrétisée, la clarification de l’exploitation du réseau sera nécessaire puisqu’il ne sera guère commode pour l’usager d’avoir un même indice pour deux lignes de nature très différente. Une renumérotation des lignes sera donc à envisager.

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