Pourquoi le trolleybus ?

Mode de transport peu connu en France, le trolleybus a pourtant connu des heures plus fastes dans les années 1950 et 1960. Nombre de villes l’avaient en effet choisi pour succéder à des tramways parfois à bout de souffle. Présentant une certaine modernité par rapport aux autobus alors construits, les trolleybus offraient confort, souplesse et efficacité, tout en utilisant une énergie électrique nationale. Pourtant, dès la fin des années 1950, le déclin du trolleybus est amorcé : la croissance de la circulation routière, l’apparition des autobus modernes Saviem et Berliet, puis l’application de plans de circulation eurent raison du trolleybus. En à peine un quart de siècle, la plupart des réseaux avaient entièrement disparu, et les villes qui continuaient de l’utiliser avaient malgré tout réduit le nombre de lignes équipées. En 1974, seules subsistaient Lyon, Grenoble, Saint Etienne, Limoges et Marseille.

Le choc pétrolier de 1973 avait suscité la relance de la production des trolleybus, d’autant que depuis 1966, il n’existait plus de constructeur français, après la fermeture des usines Vetra. Sollicitées par la ville de Lyon, les usines Berliet décline leur autobus PR100 en une version électrique, l’ER100 puis une version articulée PER180, qui n’eut pas l’heure de gloire auquel elle aurait pu prétendre.

Grenoble abandonnait le trolleybus en 1998, Marseille y renonçait en 2004, tandis que le réseau se contractait une nouvelle fois à Saint Etienne. Seules Limoges et Lyon restaient fidèles à ce mode de transport en le développant.

A l’heure où le renchérissement des produits pétroliers est une tendance durable, en dépit de certaines fluctuations, le trolleybus reste une solution intermédiaire : non pas qu’elle puisse se substituer au tramway sous prétexte d’économies, mais parce qu’il existe des situations types pour lesquelles le trolleybus est une réponse adaptée.

Le trolleybus n’est pas uniquement destiné aux lignes à profil difficile : la ligne 4 du réseau lyonnais est un bon exemple. Strictement plate, la ligne demeure relativement lente par de nombreux carrefours et des arrêts nombreux : le trolleybus apporte un confort de conduite et de voyage et une meilleure utilisation de l’énergie, par rapport à un autobus qui demeurerait sur les premiers rapports de la boîte de vitesse, ceux pour lesquels la consommation de gasoil est la plus élevée.

Outre la réintroduction du trolleybus à Marseille, à Grenoble et une relance à Saint Etienne, nombre de villes peuvent légitimement justifier ce mode de transport : on pensera d’abord aux villes à topographie difficile, telles Rouen, Metz, Nancy, Poitiers, Caen Angoulême, Clermont-Ferrand, Besançon, Nice, pour ne citer que quelques exemples. Dans ces agglomérations, le trolleybus peut équiper des itinéraires intermédiaires : à Rouen, les lignes de bus en site propre Teor ; à Nice, Besançon, Caen, Clermont-Ferrand et Nancy en complément des sites propres existants ou projetés ; à Metz, Poitiers et Angoulême dans le cadre du renforcement de l’offre…

Dans ce dossier, nous vous proposons dans un premier temps une étude sur les villes « historiquement » dotées de trolleybus. D’autres pages suivront progressivement.