A la fin des années 1980, la ville de Caen se penche sur les questions de mobilité urbaine et s’intéresse aux transports en site propre. Néanmoins, elle considère le tramway surdimensionné par rapport à ses besoins et ses possibilités budgétaires. L’arrivée du projet de "tramways sur pneus" TVR de Bombardier est alors jugée comme une occasion opportune.

Néanmoins, le projet ne sera pas sans embûches puisqu’il faudrait près de 10 ans pour aboutir, du fait de procédures complexes et d’une population initialement réticente, qui avait rejeté le projet lors d’un référendum local au milieu des années 1990. La mise en service est intervenue en novembre 2002.

Il est formé d’un tronc commun comprenant à chaque extrémité deux branches, constituant deux lignes, A du campus aux Ifs et B d’Hérouville à la Grâce de Dieu, totalisant 34 stations sur 15,7 km.

L’agglomération souhaiterait créer une ligne en site propre orienté est-ouest pour compléter les deux lignes nord-sud : or elle se retrouve prisonnière d’un système propriétaire… dont le constructeur n’a guère envie de poursuivre la production, interrompue depuis 2002.

Parmi les pistes envisagées, la récupération des rames de Nancy, et leur mise au type : en effet, si à Nancy, les TVR s’apparentent à des trolleybus, à Caen, la rame capte le courant par un pantographe et le retour s’effectue par le rail de guidage.

En attendant, l’hypothèse d’un bus en site propre semble la plus probable compte tenu également de l’impossibilité de croiser un tramway avec un TVR…

La question à terme est celle de la pérennité des TVR : véhicule coûteux à l’acquisition (si on prend comme critère le coût unitaire à la place, on obtient un écart de 50% par rapport au tramway ferré), véhicule nécessitant un entretien minutieux et très fréquent de ses équipements et des voiries (du fait d’un orniérage très prononcé dans les zones guidées), le TVR est une impasse. Le constructeur ne souhaite pas continuer une production qui s’est limitée aux véhicules de Nancy et de Caen.

Le vieillissement prématuré du matériel posera immanquablement la question d’un renouvellement anticipé et de la dépendance d’une technologie privée du moindre avenir.

Long de 24 mètres et large de 2,50 m, le TVR version Caen est un véhicule routier doté d’un système de guidage des essieux formé d’un galet relié à un rail central.

La dissociation du guidage et de la traction est une des faiblesses structurelles du TVR. D’une capacité de 150 places, ce véhicule souffre d’une perte de places à l’intérieur, du fait de l’encombrement des roues intermédiaires et du groupe de motorisation à l’arrière. Si les rames de Nancy sont équipées de perches pour circuler sous des bifilaires, à Caen, l’alimentation est de type tramway avec le couple ligne aérienne – pantographe.

Il ne circule qu’en mode guidé en service commercial.

Site de l'exploitant TWISTO

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